Le Tadjikistan est un territoire montagneux ( 93% de la surface), au climat rude (hivers rigoureux et étés souvent arides) dont la majeure partie se situe au-dessus de 3 000 m d'altitude.
La moitié orientale, qui forme la région autonome du Haut-Badakhchan, fait partie du massif du Pamir et possède de très hauts sommets: pic Ismaïl-Samani (7 495 m), pic Lénine (7 134 m).
Le sud-ouest du pays s'organise autour de la capitale, Douchanbé, et des vallées du Vakhch et du Kafirnigan, jusqu'au Piandj, affluent de l'Amou-Daria (qui forme la frontière avec l'Afghanistan).
Les chaînes du Turkestan, du Zeravchan et de Hissar, orientées ouest-est, ne favorisent guère l'accès à l'enclave tadjik située au nord, dans la dépression du Ferghana, dont Khodjent, la deuxième ville du pays, sur les rives du Syr-Daria, est le centre économique.
La difficulté des communications, la dépendance économique vis-à-vis de l'extérieur et, surtout, la guerre civile déclenchée en 1992 ont précipité la chute de l'économie du Tadjikistan, qui était déjà l'une des républiques les plus pauvres de l'ex-U.R.S.S.
Le peuple tadjik, qui constitue un peu moins des deux tiers de la population totale, est l'une des rares ethnies non turques d'Asie Centrale. Proche des Iraniens, les Tadjiks parlent une variante du persan; ils sont également présents en Afghanistan, en Ouzbékistan et même en Chine. Les populations du Haut-Badakhchan, dans le Pamir, confondues avec les Tadjiks par les Soviétiques, parlent d'autres dialectes du groupe iranien.
Ensuite viennent les Ouzbeks (23 % de la population), regroupés dans les villes et la vallée de Ferghana. La population russe, massivement émigrée depuis l'indépendance (1991) et la guerre civile qui suivit, ne représentait plus que 4 % de la population en 1995.
La religion principale est l'islam sunnite (à la différence de l'Iran, chiite). De toutes les anciennes "Républiques musulmanes" de l'U.R.S.S., c'est au Tadjikistan que le fondamentalisme est le plus vivace.
Le sud du pays concentre les deux tiers de la population: les régions agricoles de Kouliab et de Kourgan-Tioube procurent du coton de bonne qualité, des céréales, des fruits et des légumes, grâce à l'irrigation.
Sur le Vakhch, alimenté par les abondants glaciers du massif du Pamir, le barrage de Nourek, l'un des plus hauts du monde, fournit une abondante production hydroélectrique.
Douchanbé, un ancien marché local, ne s'est développée qu'à partir des années 1930: au secteur des services s'ajoutent des industries mécaniques (outillage), textiles et agroalimentaires.
La gigantesque usine d'aluminium de Toursounzade s'avère aujourd'hui peu rentable, car elle dépend des importations. Au nord, la vallée du Zeravchan, isolée, permet le passage vers le bassin de Ferghana et la ville de Khodjent. Important centre agro-industriel, celle-ci est orientée vers la production textile (soie et coton) et comprend un ancien complexe militaro-industriel, Tchkalovsk, qui est passé de la transformation de l'uranium à celle du plomb.
Le Haut-Badakhchan, au sud-est, est quasiment inhabité; bordant la Chine et l'Afghanistan, proche du Cachemire pakistanais, il constitue un important passage pour la contrebande. La population y pratique un peu d'élevage transhumant, mais la rudesse du climat rend le développement de la région difficile.